Les attitudes et sentiments des femmes finlandaises et françaises sur l'allaitement maternel

Abstract

Ce mémoire examine le discours autour de l'allaitement maternel en tant que phénomène socioculturel. Plus précisément, nous observons ce que cinq femmes finlandaises et cinq françaises disent à ce sujet et comment elles expriment leurs attitudes et leurs sentiments, il s'agit d'une étude qualitative réalisée sous forme d'entretiens. Nous nous sommes également intéressés au point de vue linguistique du discours, plus précisément à la polyphonie des voix. Pour donner une base à notre étude, nous examinerons pourquoi et comment l'allaitement maternel est soutenu comme le principal moyen de nourrir un enfant. Nous nous pencherons également sur les statistiques et les possibilités de chaque pays en matière d'allaitement maternel. En outre, nous examinerons des études antérieures portant sur la prise de décision concernant l'allaitement et la manière dont elle peut être affectée (Branger et al., 1998 ; Schulze et Carlisle, 2010 ; Roche, Owen et Fung 2015 ; Dominguez-Folgueras, 2020). Nous terminerons en discutant de la multiplicité, donc de la polyphonie des voix qui peuvent être entendues lors d’une locution (Perrin, 2004 ; Maury-Rouan, Vion et Bertrand, 2007 ; Carel, 2011 ; Vion, 2011). Nous avons mené notre recherche en réalisant des entretiens que nous avons transcrits et nous avons réalisé une double analyse qualitative combinant l'analyse du contenu (Kallinen & Kinnunen, s.d.) et l'analyse linguistique, en mettant l'accent sur la polyphonie des voix (Maury-Rouan, Vion et Bertrand, 2007 ; Vion, 2011 : 242-245). En tant que conclusions, nous avons constaté qu'il y avait quelques différences dans la façon dont les participantes finlandaises et françaises parlaient de l'allaitement, les Finlandaises semblant être plus positives et moins inquiètes des autres sujets qui affectent l'allaitement comme le travail et l'allaitement en public. De plus, le sujet était encore perçu comme tabou en France. En nommant des inconvénients de l'allaitement maternel, les participants français n'ont mentionné que les inconvénients pour la mère, et seulement un participant finlandais a mentionné les inconvénients pour le bébé. Nous avons également constaté que les Finlandaises estimaient que la durée minimum recommandée de l'allaitement était beaucoup plus longue que les estimations des Françaises, mais que ces dernières étaient plus proches de la recommandation actuelle. En ce qui concerne la polyphonie des voix, nous avons pu entendre d'autres voix à travers le discours des participants, de façon indirecte et directe. Les références directes incluaient presque toujours la voix de la mère, mais dans certains cas, la voix des amis était aussi présente. Dans les cas indirects, il y avait plusieurs façons d'exprimer les voix secondaires ou multiples, comme "si j'ai bien compris" et "j'ai entendu". L'étude était relativement limitée et ne reflète pas exactement les attitudes en Finlande ou en France. Dans le futur, il serait également intéressant d'étudier les attitudes et les sentiments des hommes concernant l'allaitement.